Sociologie Appliquée – Soirée
d’élections à Ouest-France Amis
sociologues, la vie est bien bizarre ! J’étais presque déterminé à faire
un deuxième texte sur le mariage, vu que j’ai assisté à un nouveau de ces
drôles d’évènements, avec plein d’autres super-habitudes à décortiquer… puis
j’ai reçu un mail bourré de connerie en train de descendre les Palestiniens
comme quoi ils détournent l’information tant et si bien que les Américains à
côté, c des gribouillis leurs images satellites trafiquées ! Vu les conneries
contenus dans le mail, j’étais très motivé, j’avoue. Et puis, l’actualité
oblige, il ya eu les présidentielles. En ma grande qualité de standardiste de
Ouest-France le dimanche et les jours fériés, j’étais donc bien sûr
réquisitionné pour mener tous les correspondants locaux à nos charmant(e)s
intérimaires employé(e)s pour recevoir leurs précieuses informations. Donc
grosse soirée. Tout à commencer calmement, avec ces nazes de footeux habituels (que
les lecteurs footeux de Q.I. me pardonnent) (non finalement, qu’ils crèvent,
surtout s’ils sont bretons et végétariens) (t sûr Mara, t pas végétarien ?)
: « Bonjour,
je voudrais les résultats des matchs de DH en espoir, deuxième division. » Du ton
poli et distingué qui fait ma renommée de par les radio-crochets du monde
entier, je prononçais ma phrase fétiche : « Un
instant, je vous passe les sports ne quittez pas. » Le
tout dit avec rythme et vitesse, pendant que mes doigts pianotent déjà pour
envoyer le malotru deux étages au-dessus. Mais ceux que je préfère, c’est quand
même le merveilleux : « Bonjour,
vous m’avez appelé. » Là, la
première idée qui vient à l’esprit, c’est dire : « non c’est faux »
et de raccrocher à la gueule du gueux (ohoh, terrible le calembour !!).
Mais généralement, les énérgumènes ont oubliés qu’ils étaient informateurs
sportifs pour le journal, et qu’ils devaient donc appeler pour donner les
résultats. Certains s’en rappellent, mais la majorité croient encore que
le journal l’est à appelé pour la foire aux vins… Enfin débarrassé,
je me replonge dans les explications de la secrétaire d’édition très excitée
(comme tout le monde dans la rédaction d’ailleurs) par les appels à
venir. En effet, chaque correspondant local (les gens qui écrivent les
articles passionnant sur « le championnat de Bridge de Broutemiche-les-Bains,
qui à rassemblait quinze personnes dont le président de l’Association des Amis
de la Fleur ».) va appeler la rédaction pour communiquer le nombre de
votants, le nombre de voix de chaque candidat, etc… Evidemment,
les couilles se multiplient : un fax envoie ses données sur la ligne du
standart, les gens de Chezpasquoi sont repartis sans avoir donner leurs
numéros (on est dimanche !!)… Mais bon, pas de panique : les « saisonniers »
commencent à arriver. Ces jeunes gens, étudiants pour la plupart, sont
engagés juste pour la soirée pour prendre les appels des correspondants
locaux, les noter et les transmettre à ceux qui vont taper les résultats. Peu
à peu la foule s’agrandit (il y aura 28 personnes, moi compris !), et on
les emmène tous pour le briefing dans la cave. Oui, le briefing est dans la
cave, et alors ?? Pendant
ce temps, les derniers footeux appellent, désespérés… Ils ne savent pas que
les journalistes du Sport sont déjà partis depuis 10 minutes, et qu’y a un
truc un peu plus important que le match Bocagin/Bousier en D3 qui se prépare.
Les « saisonniers » (j’ai pas d’autres mots pour les décrire, alors
que c un peu péjoratif… pff, après tout y avait bien ma sœur dedans !!)
en sont à visiter les locaux pendant qu’on leur explique comment va circuler
l’information. Heureusement qu’on à pas de rotatives, ils auraient eu la
visite guidée ! Or
pendant qu’ils glandent, les premier appels arrivent, alors que 18h vient à
peine de sonner. Moi et l’autre standardiste manageont donc la chose, et pff,
on envoie les appels sur les lignes adéquats. Problème : les étudiants
sont toujours à côté, en train de regarder les jolis ordis, et les téléphones
sonnent dans le vide. Me voilà obligé de noter l’important score de la
commune de Pinduitre, 50 habitants, dont le maire à autre chose à faire que d’attendre
10 minutes (c’est vrai que c’est plus de temps que ce que lui à pris le
dépouillement !). Je sais pas, il avait peut-être enregistré le BigDil
de la veille…. Plusieurs
appels passent ainsi, des communes les plus petites, puis enfin les
saisonniers sont en place, et je peut me relaxer : je sors un bouquin
(Star Wars : Tales of The New Republic pour ceux que ça intéresse).
Pendant ce temps, une chose rare se produit : les directeurs arrivent
pour participer à l’activité fiévreuse. Ok, ils passeront leurs temps à
regarder si ou ça, à mater la télé et à papoter entre eux. Et c’est alors qu’une
fille qui cochait les communes ayant communiqués leurs résultats s’exclame : « Et
ben dis donc !! Dans les petites communes ils s’emmerdent pas, ils
votent Le Pen !! Ils ont pourtant pas de raison… » Et c’est
le début de l’engrenage. Nous nous rendons petit à petit compte que
Jean-Marie est toujours deuxième ou troisième, même chez moi (ils avaient
pourtant bien taggués l’affiche !). Horreur. L’un des directeurs (y en a
que deux, hein !) passe en grognant : « Là
les enfants va falloir sortir les chemises kakis !! » Il est
déjà persuadé de la qualification de Le Pen… et pour cause, il à regardé la
télé ! Nous on est coupé du monde (sauf des communes…) sans radio ni
télé, alors c’est l’analyse des faits bruts ! Je dois dire que tout cet
émoi m’affole pas trop. Je
continue à lire. Et le directeur qui passe me fait : « Oui,
continue donc à lire, ça vaut mieux… » Il
devait être un peu énervé par mon attitude, je crois, m’enfin si tout le
monde se mettait à courir partout comme lui, c’est pas ça qui changerait les
résultats. De plus, on me disait tout récemment que le directeur était un chieur
de première, du genre à retenir tout le monde trois heures de plus (sans
heures supp, faut pas pousser !) pour une page qu’il aime pas. Alors les
réactions d’un facho du boulot quant à un facho de la politique… Les
résultats s’ammoncèllent, l’inévitable se précise… C’est finalement officiel.
Un journaliste surgit alors, avec un casque de la première guerre mondiale (non,
moi non plus je sais pas d’où il sortait ça !) en criant : « Tout
le monde aux tranchés ! » Enfin
quelqu’un qui dramatise pas les choses ! Ou du moins qui le fait
avec humour. Je reçois un texto d’une copine qui me dit qu’elle à honte de la
France… Quelques heures plus tard, c’est ma copine qui se flagellera (et me
flagellera au passage) par téléphone pour « être trop cons d’avoir pas
voté utile »… Bref, alors que tout le monde semblait bouleversé,
curieusement j’en avait rien à battre. Evidemment
c’est pas bien. Evidemment c’est un méchant, Le Pen. Mais voilà, fallait bien
que ça arrive un jour. Et qu’on me dise pas que la France est devenu raciste
depuis le dimanche 15 avril… il suffit de rappeler qu’il y a eu 16 candidats,
beaucoup de désillusion… et voilà. J’étais peut-être déjà très optimiste,
mais je reste fidèle à mes convictions : Le Pen va se bouffer un 80%
dans la face, et puis ça va être tout. Les manifs, les discours… ça changera
rien, et c’est pas en période d’examen que je vais m’y mettre, surtout quand
je vois le nombre d’ « anarcho-abstentionnistes » si
puissamment impliqués, alors qu’ils ont même pas fait l’effort de voter. Alors
je dégoûterais sans doute du monde, mais voilà : j’aime pas les manifs,
j’aime pas les cris inutiles, et j’aime pas les lycéens qui veulent le droit
de vote pour pouvoir voter contre Le Pen, mais qui seront des milliers à s’abstenir
quand il faudra choisir entre un Jospin et un Chirac : c’est à dire
quand il faudra faire un choix, un vrai. Comme l’à dit un petit homme : « l’intelligence
de l’opinion publique est inversement proportionnelle aux nombres de
personnes qui l’à compose ». Bon, il est Breton et végétarien, mais il y
quand même du vrai là-dedans (Oui, qu’il crève quand même) ! Par
contre, il y a quand même une bonne initiative dans tout ce bordel (qui
conforte d’ailleurs Le Pen dans sa théorie du complot !) : les
débats politiques organisés un peu partout. Espéront seulement que ça se
limite pas à « Chirac ou l’abstention, que choisir ? ». Et
enfin, je suis pas sûr que ce soit ceux qui gueulent le plus qui agissent
réellement en fin de compte si l’irréparable est commis… Woila,
c’était mon texte politique de l’année, espérons que ce soit le seul, mais il
méritait quand même d’être là. En attendant, votez bien pour dimanche, et ne
vous arrêtez pas là : intéressez-vous à la politique, sachez distinguez
les différents partis et mouvances, et déjà vous aurez fait un pas de plus
vers la démocratie tant révérée aujourd’hui ! Je dis pas non plus d’être
militant, hein, mais il y a quand même un minimum à savoir pour justifier
plus tard une critique du système… Evidemment,
vos réactions sont les bienvenues sur le forum ! Ah
oui, et juste un mot sur la chanson de Saez « Fils de France » :
je la trouve bien, mais les paroles sont pas non plus transcendantes… Ca se
voit que c’est fait en trois jours ! Et puis on entend plus souvent les chœurs
que le chanteur qui à une super-voix, c’est dommage. Moi en fait, j’attends
surtout les réactions des rappeurs intelligents et qui fond des trucs bien(si,
ça existe !!), comme Fabe. Là, je viens de me mettre toute la rédac’ de
Q.I. à dos, mais c pas grave : j’assume ! Wesche, wesche !! |