J’SUIS CREVE
Deuxième épisode : Mes Voisins

Retour de mes problèmes universellement personnels (ou personnellement universels, je ne sais plus trop), avec à l’affiche cette fois-ci les voisins.

« Mes voisins sont des gros cons : elle, c’est un thon, et lui, c’est qu’une p’tite bite. »

Telle est la phrase fétiche de 90,4% (très précisément) des Français à l’encontre de leur voisins (ne me faites pas chier si on ne vous a pas sondé, c’est une étude réalisée sur un échantillon représentatif de la population, si si !). Mais pour quelles raisons peut-on être aussi virulent envers ces gens charmants, qui, je le rappelle pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est un voisin (ou n’en aurait jamais eu), sont ceux qui habite pas loin, tout près, voire même à proximité de chez vous.

Je ne sais pas pour les autres, mais moi, j’ai mes propres griefs, que je vais m’empresser de vous déverser, là, maintenant, tout de suite.

Premièrement, leur attitude. Pas un regard, à peine ils remarquent votre présence dans les couloirs et/ou les escaliers, comme si vous étiez la dernière des merdes. Par contre, quand ils ont besoin de vous, là, ils savent vous trouver : « Excusez-moi vous n’auriez pas un tire-bouchon (véridique) ? Vous n’auriez pas du sel (non moins véridique) ? Vous pourriez nous aider à monter une machine à laver (alors là c’était le comble, j’étais liquéfié : je sais pas si vous pouvez vous imaginer mon escalier, mais c’est un truc large comme une personne, hyper abrupt, qui tourne, avec les marches qui craquent, et où la lumière est quasiment absente... Monter une machine à laver, alors qu’ils étaient déjà deux, c’est pas le genre de corvées qu’on demande aux gens ! Finalement, je l’ai fait en plus, je suis trop bon...) ».

Ensuite, ce qui m’horripile chez eux est ce que j’appellerai les animaux de compagnie, c’est-à-dire chiens, chats, perroquets, cafards apprivoisés et enfants. Rien à dire sur les chats, eux on ne les entends pas, mais c’est bien connu, personne n’aime les chats et préfère avoir des chiens, qui , eux, sont le diable personnalisé (enfin en appartement en tous cas).
Exemple. Quelqu’un sort de son appart’ : tous les clebs aboient, hurlent à la mort. Quelqu’un rentre dans son appart’ : tous les clebs aboient, hurlent à la mort. Une voiture passe : tous les clebs aboient, hurlent à la mort. Dans ce cas, ce n’est pas trop grave si on habite près d’un parc, mais si vous habitez comme moi dans une avenue, qui plus est en face d’une voie ferrée à 100 m de la gare, vous risquez d’être assez emmerdés... Enfin, je ne parlerais même pas des chiens hurlant toute la journée parce que leur cher maître leur manque (et qu’en fait, ils ont surtout une grosse envie de pisser depuis 10H du matin).

Pour terminer, parlons de musique. Oui, les voisins, ces gens étranges, écoutent de la musique, si possible de sorte à couvrir le bruit d’un Boeing 747 au décollage, d’un TGV en pleine vitesse, d’un défilé de militaires au 14 juillet, ou du marmot qui chiale dans son berceau car il est dedans jusqu’au cou, bref, pour ceux qui n’auraient pas compris, plein pot les gamelles, à fond les bastos, ou encore à 10.E99 décibels. Le problème n’est pas forcément qu’ils l’écoutent de cette façon à (au choix) 12H, 15H, 20H, 23H, 2H ou encore 3H30, mais se situe plutôt dans le fait qu’ils aient vraiment des goûts de chiotte en musique. Et croyez-moi, on va vraiment loin dans la daube. Un certains nombre de djeunes écouterons ce qu’on appelle chez nous du « rap de merde », c’est-à-dire des gens qui ne savent pas chanter et préfèrent « parler » en morse les paroles de leur « chanson », des gens qui reprennent exactement la musique du dernier tube du rappeur Y (qui lui même avait fait la même chose avec un autre rappeur, un peu à la façon d’une fonction récursive pour ceux qui connaissent), et qui « parlent » un texte de deurm sur la cité, la violence, et les flics, qui devraient crever et laisser les jeunes voler, faire des tags sur les TGV, et cramer les bagnoles tranquilles. Ouaouh c’est puissant, ça...
L’autre catégorie de personne, on pourrait dire que c’est la pire, puisqu’en fait mes voisins les plus proches en font partie (et c’est toujours aussi véridique) : c’est celle des blaireaux parmi les blaireaux. Pour eux, musique rime avec (accrochez-vous) Céline Dion (contrairement à ce que je croyait, ça existe ! il y a bel et bien des gens qui écoutent Céline Dion !), Francis Cabrel (toujours vivant celui-là ?), Johnny Halliday (ça existe cette daube ?), Lara Fabian (mais sont-ils sourds ?), et la cerise sur le gâteau, Patrick Bruel (et la totale, hein, pas une ou deux chansons !). J’ai de la chance, j’ai pas encore entendu Mylène Farmer, ni Florent Pagny, mais je suppose que ça ne va sans doute pas tarder... Pitoyable, lamentable, je ne sais s’il existe un adjectif assez fort pour caractériser cet acte honteux : si j’étais à leur place, j’écouterais en cachette et pas à fond les gamelles.

Pas de rock, pas de guitare électrique, même pas un petit blues, rien, que dalle, uniquement la mort par entente répétitive de Patrick Bruel et sa voix de chat en rut. Pitié, aidez-moi, sauvez-moi de cet enfer !...

Allez, la prochaine fois, je vous parlerai de la drague. A plus !

Renaud