DEVERSONS NOTRE HAINE A LA FACE INCREDULE ET ESTOMAQUEE DE LA SOCIETE

Je déteste l'été. Plus encore que je ne hais l'hiver, le printemps et l'automne (saison exaspérante entre toutes, notemment par la cynique et indécrottable manie qu'ont ses violons de bercer mon coeur de langueurs monotones par l'intermédiaire de long sanglots). L'été est la saison la plus navrante des périodes de l'année. En France, nous sommes soixante millions d'assujettis sociaux à passer l'automne, l'hiver et toutes les autres saisons à attendre que l'été et son soleil, ses plages, sa chaleur, son écran total, ses marées noires, et ses clubs med laladirladadasuperdlabombe daignent nous faire la grâce de leur présence relaxative et mondialisatrice. Il reste à ajouter à cette liste déjà peu apétissante les cataclysmiques et bestiales attaques simultanées des sites naturels par des marée de congédiés payés, et les accidents de la routes (encore que ceux-ci aient au moins la vertue assez précieuse de juguler la masse de la marée dont nous avons plus haut fustigé la bestiale cataclysmicité).
Mais, dieu que mon âme est friponne et ma plume habile, je vous ait réservé le pire pour la fin. Le golgothesque châtiment que le Diable dans son antre ne resort que pour ceux dont la vie fut si pavé de crimes que Babylone elle-même les eut lapidé (cela inclu racistes hystériques, staliniens pratiquants, fanatiques religieux, et à la rigueur membres de la famille Castaldi). L'ultime fléaut que Jeovah en personne, quand bien même c'eut été pour libérer les fils d'Israël, n'aurait pas eut le coeur d'envoyer aux Egyptiens.

Honissons Roland Garros

J'entends déjà mes ennemis sportifs crier au lynchage, et mes ennemis moralisateurs hurler au racisme anti-dopé (à l'intention des ennemis sportifs évoqués ci-dessus qui pourraient me lire, pardon, essayer de me lire, un dopé, c'est un synonyme de "sportif professionnel". Pour le mot "synonyme", achetez un Larousse, et arrêtez de m'interrompre, bordel).
Je vous entends, et je maintiens pourtant fièrement et hautement mon dégout pour Roland Garros. Je ne comprendrai jamais ce besoin qu'on les directeurs des programmes d'imposer à l'heure de la sieste une telle émission. Bon d'accord, elle ne coûte pas chère. Il n'y a que deux caméras, chacune presque aussi immobiles, fixes et insensibles que le regard de Séguéla. Mais enfin, sérieusement ! Qu'est-ce que vous pouvez bien trouver à ce triste spectacle ? En plus, je ne sais pas qui a inventé ce jeu grotesque, mais c'est quasiment une version grandeur nature de Pong ! Et là, bien sûr, la justice ne fait rien, hein ? Pensez au fric que ce monsieurs Garros se fait sans même reverser des droits d'auteur justement dus à monsieurs Pong !
Je m'emporte.
Excusez-moi, mais mon éducation soixante-huito-catholique m'a inculqué l'indignation à la moindre incartade à la justice des hommes. De plus, mon invariable amour de la langue française me pousse à m'excuser pour l'énorme connerie doublement pléonasmique "droits d'auteurs justement dus". Excuses inutiles, bien sûr, étant donné que la masse des électeurs moyens qui me lisent n'auraient pas le moins du monde flairé le pléonasme si je n'en avais pas fait la remarque (je ne tiens pas compte des sportif qui devraient à l'heure qui l'est être en train d'acheter leur Larousse). Donc, je m'excuse. C'est juste que le tennis... Moi je trouve extrêmement vulgaire et ridicule de regarder pendant trois heures deux goals positionnés stupidement de chaque côté d'un seul et même but et se renvoyer un ballon en forme de poussin avec des chaussures d'eskimos. Je rigole, je déteste le football aussi. Mais au moins, avec le foot, on a une vague idée du moment où ça va finir. Le tennis approfondit le sadisme jusqu'à laisser toujours indéfénie l'heur où le supplice prendra fin...

Donc, le tennis, c'est nul. Aaaah, ça fait du bien, c'était un vieux compte que j'avais à régler avec ce sport satanique. Le NOMBRE d'émissions jeunesse (cf Dorothée, les MiniKeums, la belle époque de la télé quoi) qui ont sauté parce que les deux shtroumpf(ette)s de Roland Garros s'amusaient trop à se renvoyer la baballe pour se limiter à trois manches ! J'ai enfin pu déverser un peu de ma haine quelque part. Mais dieu merci, il en reste encore beaucoup.

Un jour prochain, nous honnirons la mémoire de Corneilles. Pour ma part, je garde la (mauvaise) foi.


Squirrel