J’SUIS CREVE

Oui, je suis crevé. La preuve : des phrases d’à peine 4 ou 5 mots (ah ! 10 ici...).Tout le monde s’en fout, je sais, mais moi, j’en ai marre. Alors j’écris, dans l’espoir que quelqu’un me lira et compatira avec moi.

Pour tout ceux qui n’auraient pas compris, je vais maintenant aborder mes problèmes personnels. Mais portent-ils si bien ce nom de personnel ? Car en fin de compte, les problèmes que l’on a, à peu près tout le monde en connaît de similaires au cours de sa vie ; les problème personnels sont donc des problèmes universels, et non limités à un seul individu (vous suivez ?). Bref, laissons tomber.

Pfuuuuuu... Par quoi est-ce que je commence ? Tiens, le boulot. Contrairement à ce que certains pourraient supposer, je suis en ce moment crevé à cause de mon non-boulot (comprenez par là que je suis au chômage), et ce depuis plusieurs mois. Moi, j’ai besoin de bosser, sinon, c’est la déchéance, la transformation en lombric éthiopien momifié, la mort et tout ce qui peut s’ensuivre (ha ha !). J’envoie des tas de lettres partout, je réponds à des tonnes d’annonces, je rampe jusqu’au bureau des directions et me mets dans la position ancestrale secrète du Sepuku désespéré (technique connue uniquement des grands maîtres), mais rien n’y fait, les mois passent, mon porte-feuille fait la gueule, et toujours pas de réponses, nichts, nada, quedalle, ma boîte au lettre (que ce soit la virtuelle ou la normale) reste désespérément vide...

Et pourtant, j’ai tout de même un CV d’enfer ! Jugez plutôt : virtuosité dans le passage de la maternelle à la primaire (et pour tous ceux qui pourraient le penser, non, je n’ai pas triché lors des examens), premier redoublement SEULEMENT en CE1, aucun viol sur la personne de mon institutrice avant l’âge de 11 ans (bon OK, avec mort, sinon ça remonte à l’âge de 8 ans), premier accident de voiture à l’âge de 13 ans à bord d’une Ferrarri (je venais de l’ « emprunter »), à 18 ans passage en 6ème , sortie de prison 2 ans plus tard (je voulais fêter mon passage en décapitant le proviseur), et me voilà, maintenant, frais comme un gardon, à chercher du travail.

Et la lettre de motivation, tiens ! Un modèle !! Par exemple, pour l’introduction : « Souhaitant faire partie de votre société, je me permets de vous envoyer mon CV et cette lettre de motivation, en n’omettant toutefois pas de préciser que, si vous le désirez, je connais une copine qui suce. ». Puis, dans le développement : « En ce qui concerne les apports bénéfiques dont je pourrais faire montre à l’entreprise, je peux vous faire part de la connaissance d’un ami trafiquant de carnets de tickets resto à 10% du prix des originaux ». Ensuite, plus loin : « [mes connaissances] ne se limitent cependant pas à ce domaine car un oncle à la préfecture peut également s’occuper de tous vos PV ». Et enfin en conclusion : « Espérant avoir répondu à vos attentes et précisant que ma facilité à me procurer du cyanure de potassium peut se révéler utile pour vos relations vis-à-vis de votre belle-mère, je vous prie d’agréer mes salutations distinguées ».

Récapitulons. Je n’ai eu aucune réponse après l ‘envoi d’une vingtaine de lettres, c’est donc que statistiquement, les patrons :
1. Sont homos ou des femmes.
2. Ne mangent pas au resto à midi.
3. Sont sans voiture (car on a forcément des PV quand on a une voiture).
4. Sont sans belle-mère, celle-ci étant donc déjà morte (naturellement ou pas d’ailleurs...)

Non, vraiment, j’en ai ras-le-bol. C’est pourquoi je lance un message à tous les patrons du monde : vous, oui vous, là, le gros homo sans voiture, sans belle-mère et qui mange jamais au resto, vous, avec vos grosses lunettes, votre ventre replet, vos doigts boudinés, vos dents jaunes, votre mauvaise haleine et vos pieds qui puent (oui, c’est bien de vous que je parle ! ), laissez-moi vous dire que vous commencez sérieux à me flégon les yeucou, que je suis over-désabusé, et que si vous continuez, je me verrais dans l’obligation de vous couper les bras, les jambes, vous arracher la peau partout, de vous faire tremper dans un bain d’eau salé, et enfin de vous obliger à écouter Mylène Farmer, Patrick Bruel, Céline Dion et Début de Soirée en boucle (gniark gniark !).

Bon allez, je m’arrête-là pour cette fois, je pense que ça suffit. La prochaine fois je vous parlerai de mes voisins.

Renaud